STALINISME DES RIZIERES
Mais qui sont les khmers rouges? Et qui se cache derrière cette monstrueuse organisation appelée Angkar? Les principaux dirigeants sont connus, malgré les pseudonymes que certains ont choisi pour brouiller les pistes: Khieu Samphân, Leng Sary, Son Sen et Saloth Sâr, plus connu sous le nom de Pol Pot (pour "Politique Potentielle"!. On rêve!). Ces quatre hommes concentrent à eux seuls tout le pouvoir. Leng Sary, par exemple, a une dizaine de ministères sous son contrôle. Envoyés en France dans les années 1950 pour y faire leurs études, ils y entretiennent leur anticolonialisme tout en s'initiant aux rudiments du marxisme dans les milieux étudiants autour de la Sorbonne. Rentrés au pays, ils se lancent dans l'agitation politique, puis, chassés par le roi, se réfugient dans le maquis. Ils constituent leur armée avec les paysans, traditionnellement opposés au pouvoir de Phnom Penh. En privilégiant les adolescents, plus faciles à endoctriner. Les slogans nationalistes (et souvent racistes) leur permettent de convertir une population hostile à la présence étrangère.
La révolution culturelle de Mao va considérablement influencer l'idéologue Khieu Samphân qui met au point une sorte de marxisme agraire, le Cambodge n'ayant pas de  prolétaires. Le modèle n'est donc pas soviétique, même si la Tcheka semble avoir inspiré les méthodes de l'Angkar. Intellectuel brillant mais froid et têtu comme du teck, Khieu Samphân accouche de théories utopiques sans se préoccuper de leurs conséquences. Mais c'est le plus "modéré", en tout cas le plus ouvert, des leaders KR. Une fois au pouvoir (il est officiellement chef de l'Etat), il est vite débordé par son compère Saloth Sâr ( un nom aux initiales sans équivoque), alias "frère numéro un", alias Pol Pot (il se faisait aussi appeler Tol Sot), chef de l'armée KR, devenu Premier Ministre en avril 1976. Admirateur de Marx et Staline, Pol Pot a aussi un autre modèle : hitler. Avec des méthodes encore plus barbares (si c'est imaaginable...), Pol Pot aura appliqué sur le peuple khmer un génocide proportionnellement plus important que celui des nazis, à la différence qu'on peut parler d'autogénocide, puisque c'est son propre peuple qui en a été la victime.



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